Démarche & Éthique

Quels bois ?

Parmi les multiples essences de bois accessibles sur le marché lesquels choisir et pourquoi ?
Chaque essence aura des propriétés utiles pour des usages précis. Les sapins douglas et mélèzes par exemple sont des bois naturellement imputrescibles que l'on utilise en bois de structure, bardage ou terrasses.
Il en est de même pour le chêne, le hêtre, le frêne le robinier ou encore le châtaignier qui ont la particularité d'être des bois durs; leur dureté nous est utile pour la fabrication d'huisseries, de planchers, de plans de travail, de divers mobiliers, ou d'escaliers durables puisqu'ils résistent bien aux impacts de nos pas quotidiens.
Concernant les autre meubles, les menuiseries d'intérieures et d'agencements nous avons l'embarra du choix: Épicéa, pin, orme, noyer, cèdre, merisier et bien d'autres...

Ces arbres poussent chez nous.
Pourtant, nous importons des bois exotiques pour nos terrasses nos portes et nos fenêtres. Durant des milliers d'années nous avons employé les arbres qui nous entouraient en veillant à ce que les ressources forestières ne tarissent pas. Nous avons des charpentes toujours en état datant de 500 ans et plus.
Avons-nous vraiment besoin de bois exotiques ?
Est-ce que leur légèrement plus longue durée de vie et leur stabilité hygrométrique justifie une telle pollution?

La mondialisation nous amène à des pratiques surprenantes: En plus d'importer des bois d’Amazonie, nous exportons une grande partie des gros feuillus français en Asie pour les voir revenir dans nos magasins sous forme de planchers, portes ,fenêtres, ustensiles et mobilier en tout genre.
Quand un plancher a fait le tour de la terre et a eu besoin d'une centrale à charbon pour être conçu, peut-on le qualifier de matériau écologique sous le seul prétexte qu'il s'agisse d'un matériau naturel ?
Il me semble que non. A mon sens le bois, dans ce cas de figure, perd sa noblesse.

C'est pourquoi, j'invite ma clientèle à employer du bois abattu, scié et transformé localement. Certes un peu plus cher pour notre porte-monnaie mais beaucoup moins cher pour notre planète.

Quels isolants ?

L'isolation est un merveilleux concept qui nous permet d'économiser et de potentialiser de l'énergie.
Le mieux votre maison sera isolée, le moins vous dépenserez d’énergie pour la chauffer et de fait, le moins vous polluerez.
Il existe un large choix de matériaux isolant. Le principe de base pour comprendre son fonctionnement est simple: L'air, captif ou presque dans les fibres du matériau, véhicule le chaud et le froid beaucoup plus lentement, ce qui permet de maintenir le chaud entre vos murs en hiver et le frais en été.

Si un matériau isolant venait à se tasser, il perdrait en capacité isolante car il emprisonnerait moins d'air et laisserait traverser plus rapidement le chaud ou le froid.
L'humidité ambiante est souvent responsable de ce tassement, car l'air véhicule des molécules d'eau qui s'installent dans l'isolant. Pour gérer au mieux ce phénomène qui réduit le pouvoir isolant de vos murs, il est bon d'utiliser des fibres ou laines végétales (laines de bois, chanvre, lin, paille...) ou animales (mouton).
Nous faisons les mêmes choix pour nos vêtements car ces matériaux ont des capacités hygrométriques. C'est à dire qu'ils sont autant capables d'absorber l'humidité lorsqu'il fait froid et humide, que de la rejeter quand le temps redevient chaud et sec. Contrairement aux laines minérales (laines de verre et laines de roche) qui rejettent péniblement l'humidité une fois absorbée.
De plus, pour limiter la présence de vapeur d'eau il existe des "freins vapeurs" qui optimisent la capacité isolante de vos murs tout au long de l'année.

Là encore, ces matériaux sont soumis aux lois de notre modèle économique. Pour autant, il est plus facile d'obtenir des produits européens, français voire même locaux car beaucoup de filières d'isolant écologique se sont développées en Europe et notamment en France. C'est le cas de Biofib' par exemple.

Aussi, certains agriculteurs convaincus continuent de modifier leurs cultures pour répondre à des demandes locales en chanvre, en lin ou encore en paille.

Quelles portes et fenêtres ?

Les huisseries d'une maison sont un point sensible, surtout depuis un angle de vue écologique. En effet, d'une part elles sont souvent la faiblesse thermique d'un bâtiment et d'autre part elles nécessitent l'emploi de matériaux d’étanchéité issus de l'industrie pétrochimique (mastiques, silicones, colles polyuréthanes, mousses, joints plastiques...). La production de vitrages n'est pas non plus très propre.
Cela étant, ces produits nous permettent de concevoir des ouvertures efficaces maintenant les températures souhaitées dans nos maisons. Autrement dit l’énergie grise dépensée à leur conception se compense par l’énergie économisée a posteriori.
Et puis, il nous est tout de même possible de choisir les matériaux d'encadrement de nos huisseries.
Les choix ne sont pas nombreux: PVC, aluminium ou bois. Il existe aussi le bois/alu. Ce sont des menuiseries dites mixtes: bois à l'intérieur de l'habitation et aluminium à l'extérieur de façon à protéger le bois plus durablement et à ne pas avoir d'entretiens de peinture en extérieur.

Concernant les fenêtres et les portes extérieures, force est de constater qu'en terme écologique nous ne pouvons que viser le moindre mal. hormis opter pour du bois ou du bois/alu, notre champ d'action est limité.
Autrement dit, la durabilité et l'efficacité thermique des huisseries une fois posées sont les arguments principaux en termes écologiques.